Acides aminés et dérivés d’acides aminés : Bêta-alanine, créatine, leucine, glycine
Disons que les bodybuilders qui connaissent aussi bien la chimie organique que l’exécution de leurs exercices sont assez rares, ce qui est compréhensible. La biochimie est un domaine scientifique difficile à maîtriser. Dans cet article, nous allons cependant nous attarder sur l’univers des acides aminés (ou de leurs dérivés) et de la performance physique mais de manière très vulgarisée, afin de rendre les faits accessibles à tous. Il s’agira surtout de vous donner quelques informations utiles, notamment sur le bêta-alanine, la créatine, la leucine et la glycine parce qu’ils présentent un intérêt particulier pour les bodybuilders…
Le bêta-alanine, un cousin de la créatine très mal connu par les pratiquants de musculation
La L-Alanine est un acide aminé très important pour l’organisme étant donné qu’il est le plus facilement converti en glucose. Sous cette forme, il s’agit d’un acide ALPHA-aminé. C’est-à-dire qu’il intervient aussi sur la synthèse des protéines. A l’opposé, le bêta-alanine présente d’autres fonctions. Disons qu’il s’associe avec la L-Histidine pour former la carnosine, une molécule qui joue un rôle de tampon acide au niveau musculaire. En deux mots, la carnosine recule le seuil de formation des lactates. Les lactates (et non pas l’acide lactique), sont ces molécules dérivés du glucose qui vous donnent cette sensation de brûlure en vous forçant à cesser l’exercice. Indirectement, le bêta-alanine augmente la synthèse de carnosine, ce qui vous permet d’effectuer quelques répétitions supplémentaires par exercice.
La créatine partage quelques fonctions avec le bêta-alanine
La créatine est un dérivé d’acides aminés (glycine, méthionine, arginine) qui partage cet effet tampon contre l’accumulation des ions H+ au niveau musculaire, ce que l’on appelle un peu vite l’acidification. En réalité, cette acidification n’existe pas, comme nous l’avions dit. Cependant, l’enzyme qui intervient sur le transit d’un phosphate de la phosphocréatine vers l’ATP va consommer un ion H+, ce qui réduira nettement cette accumulation d’ion H+ « acidifiante ». La créatine est d’ailleurs responsable pour 30 % de cet effet tampon. Pour cette seule raison, associer créatine et bêta-alanine est une stratégie payante pour gagner en force et en endurance pendant l’exercice.
La glycine, l’autre acide aminé indispensable…
Souvent sous-estimée, la glycine est l’acide aminé le plus simple de tous mais c’est aussi l’un des plus utiles. A vrai dire, la glycine intervient non seulement sur la synthèse de créatine mais aussi, et surtout, en tant que premier constituant du collagène. Protéine présente partout, le collagène est présent dans les tendons, les os, les ligaments, les tissus conjonctifs mais aussi dans les gaines qui entourent les muscles et permettent leur contraction. La glycine est également utile à l’organisme pour mener à bien plusieurs processus anti-inflammatoires.
La Leucine, le BCAA qui déclenche la synthèse des protéines musculaires
Terminons par insister sur l’importance de la leucine car c’est elle qui déclenche la synthèse des protéines au niveau musculaire. Elle permet l’anabolisme, c’est-à-dire la construction de nouveaux tissus. Cependant, l’isoleucine et la valine ont également un rôle à jouer contre le catabolisme. Tous trois maintiennent la masse musculaire lorsque l’intensité des exercices augmente et que vos réserves de glycogène sont en baisse. Cela explique aussi pourquoi les BCAA rencontrent un tel succès chez les pratiquants de musculation. Nous aurons d’ailleurs l’occasion d’en reparler au cours d’un prochain article…