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Mode de vie

Adopter un mode de vie plus sain : qu’est ce que ça veut dire ?

#healthy, #healthylife, #healthylifestyle… Les hashtags pullulent sur instagram. Photos de sport, de repas, de physiques. Pourtant si ces photos peuvent se ressembler, elles sont loin d’être identiques, alors qu’elles arborent les mêmes référents. Nous allons établir quelques propos ou clichés qui ont pu être saisis, et les développer, pour les critiquer.

→ Le manger BIO, c’est manger sain.

Le BIO, c’est le label de l’agriculture biologique. Ce qui sous-entendrait non-utilisation de produits chimiques, d’OGM, et toute une liste de règles de surveillance des productions. Mais pour qu’un produit soit dit BIO, il suffit que 95 % des produits le composant le soit. Donc ce que vous acheter n’est pas BIO, mais l’est partiellement. Rien ne montre à l’heure d’aujourd’hui que ce qui n’est pas BIO est mauvais pour la santé. Donc vous pouvez manger « normalement », et manger sainement. D’autant plus que les produits vendus sous ce label peuvent travailler avec des multinationales qui elles travaillent la fabrication d’OGM. N’oubliez pas que l’économie n’est pas forcément l’allier du manger mieux. Les modes ça va, et ça vient.

→ Acheter des produits diététiques, c’est plus sain.

Les produits diététiques, appellation donnée par les supermarchés où autres magasins, sont généralement rangés avec les produits BIO, bien que les deux ne soient pas forcément liés. C’est vrai, quand on nous promet un gâteau diététique, de suite, ça donne envie. Pouvoir garder ses petits plaisirs tout en étant sûr(e)s de ne pas faire d’écart, ça tente pas vrai ? Normal. Et pourtant, quand l’on jette un œil à ces fameux produits, on se rend compte qu’il y a autant, voir des fois plus de sucres que dans les originaux ! Ou quand il y en a moins, le taux de lipides est lui augmenté. Donc au lieu de chercher le label qui vous donne envie, contentez-vous de regarder les ingrédients et de comparer les valeurs nutritionnelles. C’est peut être long au départ, mais ça n’est à faire que la première fois.

→ Le sans-gluten, c’est mieux manger ?

Une nouvelle marque est apparue au supermarché. Non bio, elle se dit garantir le mieux vivre, et le manger mieux. Pourquoi ? Parce qu’elle fait des pâtes à base de maïs, et donc sans gluten. Mais est-ce que manger du gluten est mauvais pour la santé ? Pour l’instant les seuls expériences scientifiques qui ont été faites montrent que c’est justement le fait d’arrêter le gluten qui serait mauvais. Alors bien sûr nous ne parlons pas ici  des gens qui sont intolérants au gluten. Mais ils représentent moins de 1 % de la population. N’oublions pas que c’est une maladie. Pourtant on retrouve beaucoup de gens qui se disent intolérants. Parce que leur ventre est gonflé, parce qu’ils prennent du poids. Sans inspection médicale et tests chez une allergologue, personne ne peut s’autodiagnostiquer. Et à ceux qui vous diront qu’ils ont perdu des tonnes de kilos après avoir arrêter le gluten, pensez surtout qu’il y a du gluten à peu près dans toutes les cochonneries, et les fast-food. Vous pourrez leur répondre que s’ils arrêtent de manger aussi ils perdront, et encore plus vite. Pensez surtout que si vous vous privez de gluten, ou de lactose, alors que vous n’y êtes pas intolérants, vous allez le devenir. Si votre corps n’a plus besoin de produire de quoi digérer le lactose, ou le gluten, il va arrêter. Donc irréversiblement (pour l’instant), vous deviendrez intolérant. C’est quand même dommage non ? Ce n’est pas mauvais, bien entendu, mais pour des personnes non intolérantes, ou qui n’ont pas de contre-indication, il y a trop peu de différences quant à l’impact des produits  avec et sans gluten.

→ Arrêter tous les sucres et toutes les graisses saturées, c’est mieux.

Elle est presque trop connue celle-ci ! Alors déjà, vous voulez arrêter le sucre ? Mais savez-vous qu’il y a des sucres dans à peu près tout ce que vous mangez ? Donc si vous arrêtez le sucre, cela veut dire déjà que vous ne faites aucune différence entre les sucres simples (fructose, saccharose, galactose, lactose), et les sucres complexes (amidon, glycogène, cellulose, chitine, fibres alimentaires). Chacune de ces familles, et chacun des sucres qui les composent sont différentes, et ont des spécificités. Par exemple vous ne pourrez plus mangez ni légumes, ni fruits, ni féculents. Et il n’y a pas 0 glucides dans la viande non plus. Donc en fait si vous arrêter de manger du sucre… Vous ne mangez plus rien. Il faut juste comprendre comment les choisir, et quand il faut les privilégier dans la journée.

Pour les graisses saturées c’est pareil. On a tous compris qu’il y avait les fameux « bons lipides », les omégas 3-6-9, sinon nous vous invitons à lire un article précédent qui vous récapitule tout ça. Mais il y a un quota de graisses saturées à avoir aussi.

→ La diète des bodybuilders en sèche, ça rend sec, donc c’est sain.

Les bodybuilders sont assujettis à des régimes extrêmement stricts toute l’année pour atteindre les performances esthétiques. Un régime de sèche est une épreuve physique et morale que tout le monde ne peut pas mener jusqu’au bout et sans relâche. Au delà de la difficulté de cette alimentation, c’est les effets secondaires sur le corps qui peuvent se révéler à plus ou moins court terme et selon le sujet, dangereux voir dévastateurs, et une connaissance approfondie de son propre fonctionnement est capital. Un régime de sèche entraîne d’importantes carences, pour un résultat optimal qui ne sera pas forcément, voir jamais au rendez-vous sans l’emploi de stéroïdes anabolisants pour lutter contre le catabolisme. Manger la même chose chaque jour demande un entraînement mental en soi, pour ne pas se lasser et être tenté par les écarts trop nombreux dans une société d’opulence. On peut faire le choix de substituer des produits naturels mais calorifiques pour leur équivalent de synthèse aux valeurs nutritives plus faibles voir nulles, mais en échange de ces calories en moins, c’est prendre le risque d’ingérer des substances parfois louches voir purement et simplement inconnues du grand public, et dont les effets peuvent pour certains être sujet à caution, ou clairement à bannir. Le monde du bodybuilding de compétition exige deux antagonismes : être extrêmement sec tout en étant extrêmement volumineux, ce que les athlètes avertis acceptent de faire subir à leur corps pour y arriver n’est pas synonyme de manger sain, encore moins pour des personnes moins aguerries qui se risquerait sans connaissances suffisantes dans un mode d’alimentation draconien. Les dommages quand ils arrivent, ne sont pas forcément que physiques, mais aussi psychologiques, et ce qui influence la tête influençant à terme le corps, pourrait mener à des maladies psychosomatiques pour des durées indéterminées, voir à un abandon pure et simple.

Conclusion :

En réalité manger sain, ce n’est pas se priver. Ce n’est pas maigrir, ou grossir. Ce n’est pas physique. C’est apporter les meilleurs aliments pour votre corps. La seule personne que l’on supporte toute sa vie, c’est soi-même, c’est son corps. Donc autant en prendre soin ? Et cette façon de prendre soin de soi, va se refléter sur l’extérieur. Moins de maladies, meilleure forme, peau plus propre, soignée, moins de fatigue, moins de blessures…

Mylène Michelier